Générer une image RVB 48‑bit avec le logiciel de pilotage du scanner


Les images avec lesquelles on travaille sont en général de type RVB 24‑bit
Dans Photoshop®, dans ProCreate® Painter® et dans d'autres logiciels graphiques, ce sont le plus souvent des images de type RVB 24bit qui sont travaillées. Les images de type RVB ont des couleurs qui sont créées par mélange de trois lumières : Rouge, Verte et Bleue. En mélangeant ces trois lumières à différentes intensités, on obtient des millions de nuances de couleurs différentes. Dans les images de type RVB 24bit, il peut y avoir un peu plus de 16 millions de nuances de couleurs différentes.
Pourquoi est‑ce qu’il y a un peu plus de 16 millions de nuances dans une image de type RVB 24‑bit?
C'est parce que chacune des couches constitutives d’une image de type RVB 24bit peut contenir 256 niveaux de luminosité différents… par exemple la couche Rouge peut contenir 256 niveaux de luminosité de lumière rouge, le niveau le plus faible étant le noir, l’absence totale de lumière, et le niveau le plus élevé étant le rouge très saturé, très pur. Entre ces deux valeurs extrêmes, il y a 254 niveaux de rouges plus ou moins saturés.
Pour la couche Verte, c’est la même chose… Elle peut contenir 256 niveaux de luminosité de lumière verte. Et la couche Bleue peut contenir 256 niveaux de luminosité de lumière bleue. Comme les trois couches participent à la création des couleurs dans une image de type RVB 24bit, elles apportent chacune leur niveau de complexité, ce qui en fin de compte permet d’obtenir une image qui peut contenir 256 x 256 x 256 nuances de couleurs différentes = plus de 16 millions de nuances différentes.
Pourquoi une couche constitutive d’une image RVB 24‑bit contient‑elle 256 niveaux de luminosité, et pas 80 par exemple?
Une couche constitutive d’une image RVB 24bit est codée sur 8 bit d’information, c’est à dire que chacun des pixels d'une couche constitutive d’une image de type RVB 24bit est défini par 8 binary digit (bit en abrégé)…
Les bits sont des interrupteurs informatiques qui peuvent chacun prendre la position ouvert ou fermé. Quand on a 8 interrupteurs et qu’on peut les mettre chacun dans une position ouvert ou fermé, il y a 256 combinaisons différentes possibles. Cela donne donc 256 possibilités de nuances colorées différentes quand ce codage sur 8bit est appliqué à une image. Quand un codage sur 8bit est appliqué à du son, cela donne une certaine quantité de nuances sonores, mais çà c’est une autre histoire.
Pourquoi ne pas coder sur moins de bits une couche constitutive d’une image RVB? Parce que cela ne permettrait pas de générer assez de nuances. Les transitions de couleurs ne seraient pas assez subtiles dans les images. Pour information : si une couche constitutive d’une image RVB était codée sur 4bit, alors cette couche constitutive ne pourrait contenir que 16 nuances, parce que quand on a 4 interrupteurs et qu’on peut les mettre chacun dans une position ouvert ou fermé, il y a seulement 16 combinaisons différentes possibles.
Pour qu’une transition entre deux couleurs soit perçue par l’oeil humain comme étant non saccadée, il faut qu’il y a ait une centaine de niveaux de luminosité dans la transition. Ceci peut toutefois varier suivant les dimensions de l’échantillon qui montre la transition, suivant les couleurs utilisées, et suivant la distance à laquelle on se trouve de l’échantillon, mais ce qui est certain c’est que 256 niveaux par couche constitutive dans une image numérique c’est largement suffisant pour créer des transitions de couleurs qui semblent non saccadées.
Comme on le verra plus loin il existe d’autres types d’images RVB qui ne sont pas codées sur 24bit (3 couches de 8bit), mais bien sur 48bit (3 couches de 16bit).
Les premiers scanners à plat en couleur capturaient en RVB 24‑bit
Leurs capteurs permettaient donc de récolter 16 millions de nuances sur l’original qu’on numérisait. On pourrait se dire que 16 millions de nuances c’est suffisant mais en réalité ce n’est pas assez… Souvent des réglages chromatiques doivent être apportées sur l’image numérisée qui contient 16 millions de nuances. Pour réaliser ces corrections il faut alors MODIFIER les valeurs RVB des pixels de l’image numérisée… Résultat : on perd forcément du détail dans l’opération.
Actuellement, les scanners à plat captent beaucoup plus que 16 millions de nuances
Les capteurs des scanners à plat actuels, autant ceux destinés au professionnels que ceux destinés au grand public, sont de type RVB 30bit, RVB 36bit, ou RVB 48bit… ils permettent de récolter des milliards de nuances sur l’original qu’on numérise. Par exemple, un scanner avec des capteurs de type RVB 48bit est capable de récolter plus de 320.000 milliards de nuances sur un document original. Ce chiffre affolant est en fait 2 (qui correspond aux deux positions possibles d’un interrupteur informatique) à la puissance 48, moins quelques contraintes techniques.
Ces scanners récents sont capables de générer des images de type RVB 48bit, qui contiennent en fait toutes les nuances que le scanner est capable de capter. Ces images sont appelées des images Hi‑Bit. Elles sont aussi appelées des images 16bit, parce chaque pixel de chacune de leurs trois couches constitutives sont définis par 16bits, c’estàdire 16 interrupteurs informatiques. Nous aurons l’occasion d’en reparler.
Pourtant la plupart du temps ces scanners sont utilisé pour créer des images RVB24bit, qui ne contiennent «que» un pue plus de 16 millions de nuances. Alors, à quoi cela sertil que le scanner capte des milliards de nuances si c’est pour finalement créer une image qui ne contient que 16 millions de nuances.
En fait, cela permet quand on numérise de réaliser des modifications chromatiques avec les outils du logiciel de pilotage du scanner. A ce moment, on ne modifie pas les valeurs RVB des pixels, comme on le fait quand on travaille sur une image RVB 24bit, nous en avons parlé… en réalité ce qu’on fait c’est SÉLECTIONNER parmi les milliards de nuances qui ont été captées quelles sont les 16 millions de nuances qui doivent se trouver dans l’image RVB 24bit modifiée… Ainsi on ne perd pas de détail dans l’opération. C’est toutefois toujours possible de perdre du détail mais alors c’est volontaire : on juge que cela fait partie du traitement qu’on veut appliquer à l’image.
Dans le cas d’un scanner de très bonne qualité dont les capteurs sont en RVB 48‑bit, on peut théoriquement capturer plus de 500.000 milliards de nuances
C’est 2 à la puissance 48, c’est à dire 2 multiplié 48 fois de suite par 2. Pourquoi 2? Parce que un bit, c’est un interrupteur informatique capable de prendre 2 positions : ouvert ou fermé.
Il est possible de générer une image RVB 48‑bit avec le logiciel de pilotage du scanner
Les dernières évolutions des scanners à plat de haut de gamme permettent de réaliser ce qu’il était déjà possible de faire avec les scanners rotatifs : c’estàdire générer une image RVB 48bit (donc en milliards de couleurs) avec le logiciel de pilotage du scanner. Cette image RVB 48bit peut être ouverte dans le logiciel Adobe Photoshop®. Ainsi, on récupère dans Photoshop® toutes les informations que les capteurs du scanner sont capables de voir, et c’est avec les outils du logiciel Photoshop® qu’on réalise les réglages chromatiques sur les images.
Lorsqu’on génère une image RVB 48bit avec le logiciel de pilotage du scanner, les outils de réglages chromatiques du logiciel de pilotage du scanner sont inaccessibles… c’est normal : on récupère toutes les informationscouleur dans le logiciel Adobe Photoshop®, donc c’est inutile d’utiliser les outils de corrections du scanner pour favoriser la présence de certaines nuances et en atténuer d’autres au moment où on scanne.
Il y a au moins deux avantages à générer une image RVB 48‑bit avec le logiciel de pilotage du scanner
Le premier avantage est qu’en procédant ainsi le scanner est monopolisé moins longtemps par la personne qui scanne puisque cette personne n’effectue pas de réglages chromatiques au moment où elle scanne. L’autre avantage est que si la personne réalise un mauvais réglage chromatique sur une image qu’elle a numérisée, elle ne doit pas la numériser à nouveau. Il lui suffit de recommencer une nouvelle réglage chromatique correcte en redémarrant du fichier de numérisation RVB 48bit non corrigé que la personne aura gardé intact à des fins d’archivage.
Certains scanners dont les capteurs ne sont pas de type RVB 48‑bit permettent tout de même de produire des images de type RVB 48‑bit
C'est le cas du scanner Epson® GT12000 dont vous disposez au graduat en Techniques Infographiques de la Haute École Albert Jacquard.
C’est tellement intéressant de pouvoir récupérer rapidement dans un fichier toutes les informations que le scanner est capable de capter que certains scanners dont les capteurs sont en RVB 36bit permettent d’exporter des images en RVB 48bit. En réalité, c’est le logiciel de pilotage qui transpose en 48bit les informations RVB 36bit captées par le scanner. Le fichier RVB 48bit ainsi obtenu est moins riche en informations qu’un fichier RVB 48bit créé avec un scanner dont les capteurs sont de type RVB 48bit, mais c’est une solution valable. En effet, le logiciel Photoshop® ne peut pas ouvrir des images RVB 36bit… Il ne peut ouvrir que des images RVB en 24bit ou en 48bit.
Le scanner Epson® GT12000, qui permet la numérisation de documents de format A3, a des capteurs de type RVB 36bit, mais son logiciel de pilotage, Silverfast®, permet l’export de fichiers de type RVB 48bit.
Le scanner Quato® XFinity® Pro 48bit a des capteurs de type 48bit, et son logiciel de pilotage qui est également Silverfast® permet évidemment l’export de fichiers de type RVB 48bit.
Lasersoft®, l'entreprise qui produit le logiciel de pilotage Silverfast®, ne dépend pas d’un fabricant de scanners. C’est pourquoi on retrouve le logiciel de pilotage Silverfast® à la fois quand on utilise le scanner Epson® GT12000 et quand on utilise le scanner Quato® XFinity® Pro 48bit. Généralement ce sont des scanners de très bonne qualité qui bénéficient de ce logiciel de pilotage. Les autres scanners de la gamme Epson® sont pilotés par des logiciels moins évolués.
Quato® a changé de nom. Actuellement la marque s’appelle QByx®. ils fabriquent également des scanners de format A3.
Si une image CMJN contient une couche de plus qu’une image RVB, ce n’est pas pour que l'image CMJN contienne plus de 16 millions de nuances
Les images de type CMJN sont constituées de quatre couches 8bit. Les images CMJN sont donc des images de type 32bit. Il ne faudrait toutefois pas croire qu’une image CMJN contient plus de nuances de couleurs qu’une image de type RVB 24bit. Même si c'est mathématiquement plausible, en réalité ce n’est pas du tout le cas. Cela tient au fait qu’on utilise les images CMJN quand on veut réaliser des documents pour l’impression professionnelle sur système offset. L’impression offset, à cause des limitations physiques des encres et du papier, ne permet d’imprimer que 60.000 nuances de couleurs tout au plus. Certains parlent même de 5.000 nuances. Ainsi les images CMJN numériques sont en quelque sorte bridées, elles contiennent un nombre de couleurs artificiellement limité afin de se conformer au système d’impression auquel elles sont destinées.
Dans les images de type CMJN, la quatrième couche «N» existe pour une raison technique liée à l’impureté des encres offset… Cette quatrième couche contient les informations qui concernent l’encre noire, dont le but dans l’impression offset est de créer le détail et la profondeur des ombres. Les trois autres couches Cyan, Magenta et Jaune ne sont en effet pas capables de bien créer du détail et de la profondeur dans les ombres.
Démonstration : l'avantage des images brutes 48‑bit sur les images brutes 24‑bit
Ouvrez l'image … …
Il s'agit d'une image RVB 48bit. Elle va nous servir pour faire une démonstration pour montrer qu’il est véritablement avantageux de modifier les couleurs d’une image lorsqu’elle est en RVB 48bit, et non pas lorsqu’elle est en RVB 24bit.
Dupliquez cette image… Pas sur le disque dur, non : dupliquezla dans Photoshop®, en allant dans le menu Image/Dupliquer.
On se trouve désormais avec deux images ouvertes dans Photoshop®… Deux images identiques. C’est différent que d’enclencher la commande Affichage/Nouvelle Vue, qui a pour effet d’ouvrir une nouvelle fenêtre sur la même image, pas de dupliquer l'image.
Vous devriez être en train de travailler sur une des deux images actuellement ouvertes dans Photoshop®, soit sur l’original, soit sur la copie… cela a peu d’importance. Allez dans le Menu Image/Mode … Dans le sousmenu qui apparaît, vous voyez que cette image est du type RVB 48bit (16bit par couche). Passez au mode RVB 24bit (8bit par couche). Cette image qui comportait des milliards de nuances n’en comporte plus que 16 millions. En apparence rien ne change, mais vous allez voir que lorsqu’on y va assez fort dans les réglages chromatiques, on a intérêt à travailler sur une image RVB 48bit plutôt que sur une image RVB 24bit.
Vous allez pouvoir observer ce dont on a parlé au début de cette formation : quand on effectue une correction chromatique sur une image RVB 24bit, on modifie les nuances de couleurs. Tandis que lorsqu’on effectue une correction chromatique sur une image RVB 48bit, on sélectionne les nuances de couleurs qui feront partie de l’image corrigée.
Maintenant allez dans Image/Réglages/Niveaux, et bougez l’indicateur noir et l’indicateur blanc qui se trouve tout en bas de cette boîte de réglage jusqu’à ce qu’il soit indiqué dans les deux cartouches du bas : 49 et 82, puis validez le réglage. Faites de même pour l’autre image. Ensuite appliquez sur ces deux images le réglage Niveaux automatiques.
Remarquez comment l’image en RVB 24bit (8bit par couche) s’est postérisée (= le nombre de nuances de couleurs a fortement diminué). Zoomez sur les Oranges pour bien le voir. Par contre l’image en RVB 48bit (16bit par couche) s’en sort apparemment indemne. Cela est du au fait que dans une image en 16bit par couche, chaque couche peut contenir jusqu’à 65000 niveaux de luminosité différents, tandis que dans une image en 8bit par couche, chaque couche peut contenir jusqu’à seulement 256 niveaux de luminosité différents. Moins de données au départ pour les calculs = plus d’approximation.
Evidemment nous avons manipulé très fortement ces deux images, mais le résultat est le même lorsqu’on effectue plusieurs corrections chromatiques normales de suite sur la même image. Et il ne faut pas oublier que certaines techniques d'impression font ressortir beaucoup plus les nuances de couleurs des images qu’un moniteur d'ordinateur.
Remarquez l’aspect troué de l’histogramme de l’image RVB 24bit. Tous ces trous sont des niveaux de luminosité qui n’existent plus dans l’image, suite à nos manipulations. Cela explique l’absence de dégradé bien progressif dans les oranges… S’il manque des niveaux de luminosité, la progression dans le dégradé est visible.
Fermez l’image 24bit. Sur l’image 48bit revenez en arrière dans la palette Historique pour retrouver l’image telle qu'elle était avant d’appliquer le réglage Niveaux.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il semble que vous soyez un expert dans ce domaine, vos remarques sont tres interessantes, merci.

- Daniel

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les informations s'afficheront sur le site www.Club-Photoshop.com

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